« Pendant longtemps, le design n’a existé que pour l’élite. J’ai travaillé dur pendant les 20 dernières années pour faire du design un sujet public. » Karim Rashid (http://www.karimrashid.com)
« Les créations de Karim Rashid concernent des produits aussi divers que des produits de luxe pour Christofle, Veuve Clicquot et Alessi ou des produits plus accessibles pour Umbra, Bobble et 3M. Karim Rashid, ce sont aussi des meubles pour Bonaldo et Vondom, des éclairages pour Artemide et Fontana Arte, des produits high-tech pour Asus et Samsung, des marques pour Citibank et Sony Ericsson, des emballages pour Method, Paris Baguette, Kenzo et Hugo Boss. »
« La touche de Karim s’étend au-delà du produit et s’étend à des intérieurs tels que le restaurant Morimoto à Philadelphie, l’hôtel Semiramis à Athènes, l’hôtel nhow à Berlin, la station de métro Universita à Naples, ainsi que la conception des expositions pour Deutsche Bank et… Audi. »
Voilà enfin un nom d’un constructeur automobile, mais il n’est pas encore question de « couleurs et matières » pour nos voitures. Et c’est assez étrange qu’un tel designer n’ait pas été consulté par des constructeurs. Pas que l’on sache en tous les cas.
Aujourd’hui, le département des couleurs et matières prend parfois une dimension supérieure à celle du design exter ou inter. Sans compter les IHM qu’il faut intégrer à bord, à moins que ce ne soit désormais l’inverse : dessiner autour des écrans et d’un habitacle totalement repensé pour la voiture de demain.
Et dans cet habitacle, mesdames et messieurs les designers, proposez-nous de la couleur, surprenez-nous par des ambiances nouvelles qui cassent les codes de l’univers automobile. Le dernier concept-car en date qui nous a subjugué reste la Citroën Hypnos avec son habitacle coloré que l’on doit à Leghanne Earley pour le dessin et à François Duris pour le “color Twist”
Aujourd’hui, nous avons ce petit coup de cœur pour les travaux de Karim Rashid. Un architecte ou designer produit qui travaille pour l’univers automobile, ce n’est pas nouveau. Citons, pour le design extérieur, les travaux du bureau de la regrettée Zaha Hadid avec des propositions de petites urbaines assez déroutantes, où le bio-design était porté à son paroxysme (ci-dessous).
De grands constructeurs ont donc déjà consulté des architectes ou designers de cet univers, comme chez Renault par exemple, que ce soit à l’époque de Robert Opron avec Mario Bellini devenu consultant de 1978 à 1982 ou aujourd’hui avec Tina Kentner qui travaille à la direction Identité Groupe du Design (https://group.renault.com/actualites/blog-renault/une-architecte-au-service-du-design/)
Sans oublier les travaux menés par Ross Lovegrove sur le concept-car Twin’z de 2013 (ci-dessus au volant avec Laurens van den Acker, patron du design Renault) où les univers de l’automobile et du mobilier étaient réunis pour anticiper la Twingo de série…
Pourquoi ne pas faire intervenir de telles personnalités pour le thème des matières et couleurs… en série ? Les années 1970 étaient celles des bagnoles aux couleurs chatoyantes, parfois à l’excès (ci-dessus). Même – et surtout ! – les voitures Allemandes proposaient des teintes colorées qui égayaient le paysage automobile. Jaune, verte, rouge, pourpre, la voiture d’hier osait tout. Et son ou sa conductrice aussi !
Depuis, une certaine élégance a repris le dessus en minimisant les touches de couleurs à bord. Une tendance durable ? Le design intérieur de l’habitat ayant suivi cette tendance épurée, nul doute que l’excentricité sera bannie du design intérieur automobile pour longtemps. Alors quel constructeur osera casser ces codes-là ?
OUI : osons pousser les curseurs de la couleur !