Giuseppe “Nuccio” Bertone : le dénicheur de talents

En 1997, il y a 23 ans, disparaissait un géant de l’histoire du design automobile : Nuccio Bertone. Revenons sur cet homme dont les deux filles évoquent une jeunesse pas forcément facile !

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La société Bertone n’a que deux ans lorsque naît Giuseppe Bertone surnommé “Nuccio” en 1914. Fils de Giovanni Bertone (ci-dessous), il prend les rênes de la société après la seconde guerre mondiale pour la hisser au firmament du style automobile aux côtés de la déjà légendaire firme Pinin Farina (Pinin Farina deviendra Pininfarina en 1961).

Bertone est entré très jeune dans la société paternelle, dès l’âge de 19 ans, ce qui explique peut-être que toute sa vie il fera confiance à de très jeunes talents pour diriger le centre de “stile Bertone”, à l’image de Giorgetto Giugiaro qui prendra la direction de ce secteur à 20 ans.

Suivront Marcello Gandini ou encore Marc Deschamps. La grande force de Nuccio Bertone restera la maîtrise exemplaire avec laquelle il a mené la Carrozzeria du statut artisanal à celui d’industriel de l’automobile.

Marc Deschamps (ci-dessus, portrait par Christian Martin) qui fut responsable du style de 1979 à 1991 se souvient que “Bertone était une entreprise atypique à Turin. Dans ce milieu très particulier, c’était la seule qui n’était pas en proie aux rumeurs ou aux critiques“. Il nous a été possible de rencontrer plusieurs fois Nuccio Bertone dans son centre de design à Caprié. Toujours affable, bienveillant pour votre confort ou la possibilité de réaliser au mieux vos reportages, Nuccio Bertone inspirait le respect. Chaque année, il envoyait ses vœux de son écriture rédigée à l’encre verte.

D’épais sourcils associés à de lourdes lunettes pouvaient pourtant rendre le personnage austère. Derrière ce masque, il en était tout autre… Sauf peut-être pour ses deux filles (Marie-Jeanne née en 1967 et Barbara née en 1968) qui se souviennent d’un père sévère et taciturne qui ne songeait qu’à la création, même lorsqu’il les emmenait à la neige ou à la plage !

« J’ai toujours admiré mon père en tant que designer », s’émouvait ainsi Marie-Jeanne. « Mais notre vie au quotidien était faite de nombreux petits conflits. Je me sentais frustrée lorsque, le week-end, il était en perpétuelle recherche d’inspiration. Je l’admirais, mais je me sentais privée de quelque chose ». Barbara ajoute que durant ses études elle voulait également suivre des cours de danse.

« Alors mon père m’obligeait, au début de chaque année, à faire un planning extrêmement précis pour lui prouver que je pouvais cumuler les deux activités! » Le 26 février 1997, date de son décès, restera comme une douloureuse cicatrice car plus qu’un grand maître carrossier – au sens noble du terme – c’est une personne tout simplement attachante et un immense personnage de l’Histoire automobile qui disparaissait en emmenant avec lui tant de secrets et de talent.

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