Inédit : le père du Rafale est un Renault crossover Coupé né en 2017.

Le Renault Rafale ne sera disponible qu’en 2024 mais il a grillé la politesse de présentation au Peugeot 3008 !

Le 12 septembre prochain, Peugeot va dévoiler le design extérieur de son nouveau 3008, troisième génération du genre. Et il n’est pas difficile d’imaginer les commentaires qui seront rédigés sur la ressemblance – ou pas…- avec le Renault Rafale. « Qui de nous deux, qui de nous deux, inspire l’autre » chante le français « M ».

Plus que le Peugeot 3008, le nouveau Renault Rafale est à rapprocher du Peugeot 408, notamment dans ses détails de style comme le modelé des portières avant. Mais là n’est pas le plus important…

Et évidemment, nous entrerons dans ce débat s’il a lieu d’être. Pour l’heure, nous certifions que le Renault Rafale n’a pas copié le concept du Crossover Coupé du prochain Peugeot 3008. D’abord parce que le calendrier prouve qu’il a été présenté avant (vous l’avez déjà découvert, alors que le 3008 se cache encore sous d’hypnotiques camouflages), ensuite parce que ce concept de crossover coupé de haut de gamme a été défloré chez Renault dès 2017, trois ans avant que Gilles Vidal quitte Peugeot pour Renault.

Explications : en 2104, lorsque que le concept Initiale Paris de 2014 annonce la nouvelle génération d’Espace, ci-dessus, la marguerite chère à Laurens van den Acker (alors directeur du design Renault) est totalement fleurie. L’amour avec DeZir en 2010, l’exploration avec Captur, la famille avec R-Space et le travail avec Frendzy en 2011, la détente, voire le fun avec Twin’Z en 2013 et donc Initiale Paris … Pour superviser le lancement d’une nouvelle dynamique de gamme, Laurens van den Acker redistribue les postes de ses designers. Axel Breun, alors à la direction des concept-cars, laisse place à Stéphane Janin et prend en charge une nouvelle cellule appelée « projets spéciaux ».

Axel Breun et une partie des concept-cars conçus sous sa responsabilité

Elle a pour but de créer un lien entre le savoir-faire de Renault Design Industriel et… les décideurs de l’entreprise. Elle doit être une force de propositions internes. Les « projets spéciaux » créés avec des équipes réduites, sorte de commandos, doivent proposer des silhouettes ou véhicules qui pourraient compléter la gamme.

A l’époque, Volkswagen ou même Mercedes font envie avec leurs gammes aux multiples silhouettes. Ainsi, des breaks sportifs Mégane et Talisman, une silhouette Talisman Shooting Brake ou encore un coupé Dacia Duster (ci-dessus) sont réalisés à l’échelle 1/1 dans des délais ultra-courts. Mais après tous les patrons que Laurens van den Acker aura côtoyé en seulement une décennie (Patrick Pélata jusqu’en 2011, Carlos Tavares jusqu’en 2013, Jérôme Stroll jusqu’en 2018), Thierry Bolloré alors numéro 2 de Renault ne donne pas suite à ces projets internes.

En 2017, Renault tenait déjà son Crossover Coupé du haut de gamme… Il ne faut jamais avoir raison trop tôt !

Parmi eux, il y a la maquette échelle 1/1 d’un coupé Renault Espace dénommé : C-Space (ci-dessus). Ce projet est réalisé sur la 5e génération et reprend l’intégralité de la proue, mais adopte un profil dynamique avec un pavillon qui s’incline dès le milieu du véhicule et chute sur une poupe rabotée. Cette dernière est dotée d’un généreux aileron de toit et de feux arrière rehaussés. Les portes arrière sont spécifiques, comme tout le côté de caisse.

Dérivé de l’Espace 5, le C-Space disposait d’une poupe très dynamique.

Autant dire que cette silhouette implique de nombreux nouveaux outillages, mais ce n’est pas ce qui va torpiller le projet. Bolloré, on l’a vu, ne donne pas suite à cette proposition pourtant avant-gardiste : la preuve, les Crossovers ne jurent désormais que par ce concept de coupé. Ainsi, Renault devançait pas mal de ses concurrents avec son C-Space et, sans le savoir (encore que…) Gilles Vidal et ses équipes ont sans doute apporté du baume au cœur des designers qui ont pris en charge, trois ans avant son arrivée, la genèse du père de Rafale : le C-Space.

Renault Espace 6 : LIGNES/auto est déçu…

Luca de Meo a annoncé à son arrivée que le segment « C » devait se renforcer chez Renault. Moins de quatre ans plus tard, la Mégane E-Tech 100% électrique, le Scénic 100% électrique, l’Austral et son dérivé long Espace, sans compter la silhouette inédite sur cette base – Rafale-, prouve que le job a été fait vite et bien. Même si la berline thermique a hélas totalement disparu… Vite et bien ? Pour l’Espace, nous sommes déçus que les fondamentaux de ce concept, né en 1984 en provenance de Matra mais dont la modularité intérieure est à mettre à l’actif de Renault, aient été bafoués.

A bord de l’Espace de 2023, on ne trouve qu’une banquette 2/3-1/3 en rang 2. L’Espace, ce n’est pas ça. Même avec une silhouette de crossover et non de monospace, la 5e génération faisait bien mieux avec ses trois sièges indépendants au rang 2. Comment installer deux sièges de sécurité pour enfant sur cette banquette en laissant accessible les deux strapontins arrière ? Quasi impossible sur le nouvel Espace, très facile sur les 5 précédentes générations.

Alors oui : développer la Mégane E-Tech, le Scénic E-Tech, l’Austral, l’Espace et le Rafale en si peu de temps, chapeau. Mais pour ce faire, négliger le concept de base de l’Espace est un non-sens. Rappelons que le Citroën C5 Aircross joue une carte bien plus familiale avec ses trois sièges arrière de même largeur et indépendants.

Le nouvel Espace est en définitive une version longue de l’Austral. Méritait-il ce nom iconique ?
Next Post

20 years ago, Citroën reinvented the Espace!

At a time when the car world had not yet been overwhelmed by the SUV concept, Citroën imagined in 2003 that it could carry six people in a way other than in an MPV: here was C-Airlounge and its concept, which was quite original at the time. The BMW X5, […]

Subscribe US Now