Cet avant-goût de ce qui sera plus tard la Renault Modus, est l’un des rares prototypes du début des années 2000 à jouer l’harmonie avec son environnement. C’est une véritable « bulle d’optimisme ! » déjà en avance sur son temps. Ce concept-car de 2002 a été dessiné par David Durand, aujourd’hui directeur du design Dacia.
Après des concept-cars plutôt généreux en taille – VelSatis, Avantime, Koleos, Talisman – Renault revient à ses premières amours. « Nous sommes dans une démarche extrêmement légitime pour la marque : les petites voitures » confirme Patrick le Quément. « C’est un domaine dans lequel Renault a toujours brillé. Avec Ellypse, la notion de miniaturisation sert de fil rouge. C’est une obsession pour moi depuis mes années Ford* où j’ai écrit un discours sur ce thème lors d’un colloque avec Daniel Goeudevert – directeur de Ford Allemagne – où je prône la légèreté, la miniaturisation la plus poussée tout en maximisant la place à bord pour un même gabarit. »
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Le progrès éternel peut laisser croire à cette utopie… Ce qui est évidemment marquant avec ce concept-car, ce sont ses sièges et la modularité à bord dans un espace habitacle dégagé de son lourd mobilier. « L’intérieur est dû à Nicki Kwee qui aborde le thème récent du Touch Design. Il est aidé de Sidonie Camplan aux couleurs et matières. » poursuit Le Quément.
« Avec ses couleurs acidulées – Amande bleutée et Ultra Bright Blue – , l’Ellypse est une super petite voiture, je l’adore, et on a réussi un véritable pari avec cette ondulation du plancher en symbiose avec la modularité des sièges, et la totale disparition de ceux-ci une fois logés dans le plancher. Quand on présente le projet aux responsables, ils sont plutôt agréablement surpris ! »
« A l’extérieur, c’est un design extrêmement pur, très simple, signé David Durand qui a également conçu le concept-car Koleos. » Côté passager, la porte arrière peut s’ouvrir de droite à gauche ou de gauche à droite, une originalité qui permet un accès aisé favorisé également par l’absence de pied milieu.
Ellypse est née trois ans avant l’arrivée de la Clio III de 2005. Est-ce possible qu’elle ait influencé la berline de série ? « Sincèrement ? Non ! Il y a des voitures, comme l’Ellypse qui sont en avance sur leur temps, et surtout, sur notre temps de développement des différents projets. » Le concept est trop décalé par rapport au programme de la Clio III.
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Retour à l’article : Et la période ne s’y prête pas selon Le Quément : « il existe par ailleurs des tensions qui se sont développées avec un design peut-être moins écouté. C’est une période durant laquelle certains services pensent : laissons faire leurs trucs au design, nous on va faire des choses sérieuses ! » En avance sur son temps, l’Ellypse l’est assurément, notamment au niveau d’une certaine approche de « durabilité » : dès 2002, Renault aborde l’aspect recyclable de certains modules et matériaux.
Le nombre de pièces est volontairement limité. Les matériaux sont recyclables, certains constitués de fibres végétales. Le revêtement du plancher est en partie composé de chutes de cuir recyclé. Et à la voir vingt ans plus tard, on l’imagine déjà avec une chaîne de traction 100 % électrique parfaitement en phase avec son architecture. En 2002 pourtant, le petit trublion de la série des concept-cars Renault est motorisé par un turbo-diesel de 1.2 l assisté d’un alterno-démarreur, alors que l’architecture électrique innove avec sa tension de 42 volts. La berline Ellypse est alors créditée de seulement 85 g de CO2 au kilomètre parcouru.