L’Étoile Filante, l’ancêtre de l’Alpine Alpenglow ?

Avec sa turbine Turboméca de 270 ch à… 28 000 tr/mn, sa silhouette effilée de 4,84 m, sa largeur de 1,82 m et sa hauteur de seulement 1,10 m, l’Étoile Filante de 1956 (voici donc 66 ans) n’est pas sans évoquer les traits et l’architecture du prototype Alpine Alpenglow de 5,21 m de longueur et 1,02 m de hauteur. Cette dernière n’a certes pas de turbine, mais alimente son moteur d’hydrogène et sa silhouette, si elle répond aux codes des Hypercars des 24H du Mans où Alpine reviendra dans la catégorie reine en 2024, s’habille d’un design qui rappelle celui de l’Étoile Filante.

Ou plutôt, de l’Étoile Filante réinventée par le bureau de design Renault : en 2016, effectivement, Automobiles Classiques -n°AC262- a publié la vision futuriste de l’Étoile Filante Renault à l’occasion des 60 ans des records obtenus par l’originelle « fusée ».

Évidemment, les propositions des designers de Renault qui se sont prêtés au jeu – dont celle de Bertrand Grisard qui est interviewé dans la revue – sont toutes des engins Zéro Émission. Elles ne sont pas trop éloignées dans leur dessin de l’Alpenglow, même si bien sûr, il s’est écoulé depuis plus de six années.

Communiqué de Renault Group de 2016 à l’occasion des 60 ans de l’Étoile Filante (1956)

« L’Étoile Filante reste indétrônable à ce jour : pointe de 306,9 km/h pour le kilomètre et 308,85 km/h pour 5 km. Ce joli bolide bleu de près de 5 mètres, célèbre pourtant ses 60 ans cette année ! Nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et l’aéronautique a le vent en poupe. Joseph Szydlowski, patron de Turboméca, spécialiste reconnu des moteurs à turbine, se lance dans la fabrication de petites unités de ces puissants réacteurs dont il équipera notamment les fameux hélicoptères Alouette. Très vite, il se rapproche de la Régie Renault, à la recherche de nouvelles techniques pour ses moteurs. Pierre Lefaucheux, patron de l’époque, se verrait bien battre le record du monde de vitesse…

Le projet est lancé en 1954 et confié à 3 hommes d’expérience : Fernand Picard, directeur des études, Albert Lory, motoriste hors pair et Jean Hébert, ingénieur et pilote. Autour d’une turbine surpuissante, développant 270 chevaux à 28 000 tours/minutes, ils conçoivent une voiture hors norme. L’Étoile Filante est présentée à la presse et aux spécialistes le 22 juin 1956, sur l’autodrome de Montlhéry. Il n’en existe que 2 exemplaires ! Le record de l’Étoile Filante à Bonneville en 1956 est relayé par la presse du monde entier, notamment par les journaux américains.

L’exploit contribue à asseoir la réputation de Renault outre-Atlantique. Un succès dont bénéficiera indirectement la Dauphine, lancée à l’export à la même époque. Malheureusement, cette étoile sera bien filante et s’éteindra rapidement avec son record. Principalement utilisée en aviation, la turbine pose quelques problèmes pour son adaptation à l’automobile, notamment dans le domaine de l’élimination de la chaleur dégagée et de l’adaptation à la propulsion routière des énormes vitesses de rotation des turbines.

Outre son impact médiatique et son design très en avance sur son temps, le projet Étoile Filante eut un grand intérêt technique. Il permit d’étudier le comportement au sol d’un véhicule de très grande finesse se déplaçant à vitesse très élevée, l’influence des dérives et le freinage d’un véhicule très rapide ne comportant pas de frein moteur. La France donna avec l’Étoile Filante, la réplique aux travaux entrepris aussi bien par Fiat que par General Motors. »

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