Ces deux concept-cars ne sont pas directement concurrents, mais ils jouent sur le même terrain. Celui de la recherche de l’optimisation de la chaine de traction électrique, avec comme objectif prioritaire, la performance.
Un chiffre résume leurs terrains de jeu : le 0 à 100 km/h est explosé en 2 secondes pour la Française contre 2,5 secondes pour l’Allemande. Pourtant, cette dernière annonce pas moins de 1088 ch, cumul de puissance de deux machines électriques de 320 kW à l’avant et jusqu’à 480 kW à l’arrière. La DS E-TENSE PERFORMANCE, elle, se contente (le verbe est-il bien adapté ?) de 815 ch avec ses deux machines électriques (250 kW à l’avant et 350 kW à l’arrière). Les deux disposent évidemment des quatre roues motrices.
Toutes deux ont porté leurs travaux également sur la batterie. Pour elle, Porsche a collaboré avec BASF et annonce une batterie plus compacte pour des performances en hausse. Même discours pour DS qui précise que sa batterie est compacte et logée dans une enveloppe composite carbone-aluminium et implantée en position centrale arrière. Inspirée de la compétition automobile électrique, elle est développée conjointement avec TotalEnergies et sa filiale Saft. Voilà qui offre des ponts technologiques et opérationnels entre la compétition (le championnat du monde de Formule E) et la série. Ce que Porsche fait évidemment depuis toujours, mais si le constructeur Allemand a plus de 90 ans d’existence, DS Automobiles n’a derrière elle que… 8 petites années pour l’instant !
Autre connexion entre les deux laboratoires, leur volonté de distiller quelques éléments d’un langage formel que l’on retrouvera sur les prochains modèles de série des deux constructeurs. Ils concernent principalement la face avant sur la DS qui reprend pour le reste le concept de la E-TENSE dévoilée en 2016, alors que Porsche n’hésite pas à affirmer que « le style de la Mission R laisse imaginer un futur modèle de série » en l’occurrence le renouvellement – ou l’accompagnement – des 718 Cayman et Roadster 100% électriques.
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Les objectifs des deux constructeurs se rejoignent également sur un autre point. La Porsche incarne la vision d’une sportive tout électrique pensée pour l’univers de la compétition client autant que des réflexions pour le cahier des charges des futures 718. Même chose chez DS puisque c’est le département DS Performance qui engage les Formule E dans le championnat du monde qui a maîtrisé le projet de ce nouveau laboratoire. DS affirme cependant que ce laboratoire ne déverminera pas les nouvelles technologies pour la seule compétition. Il est bien destiné à accélérer la mise au point des technologies des prochaines nouveautés de la gamme.
On plaçait jusqu’alors DS dans le club des constructeurs « premiums » mais rien n’empêche d’espérer un jour d’y ajouter le terme de « sportif ». Attention toutefois à Alfa Romeo qui dispose légitimement de ce label sportif dans le pôle premium de Stellantis. Mais pourquoi ne pas imaginer chez DS un produit futur plus proche de l’esprit de feu la SM de 1970 que feu la DS de 1955. Seul Carlos Tavares a les codes pour déclencher cette future bombe DS ! Chiche ?!