LIGNES/auto va (un peu) sortir du cadre, mais c’est pour la bonne cause qui touche de près l’entourage de son rédacteur, comme tant d’autres personnes. Il existe environ 80 maladies qui résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire. Ce dernier s’attaque aux constituants normaux de l’organisme. Face à ces maladies complexes, comme la sclérose en plaques, les chercheurs développent de nouvelles stratégies thérapeutiques dans l’objectif de parvenir à contrôler le système immunitaire, sans pour autant l’empêcher de monter la garde vis-à-vis des agents pathogènes. Parmi ces « outils », l’IRM reste une des clés de l’avancement des travaux de recherches. L’Institut du Cerveau, ci-dessous, basé dans l’enceinte de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris est très en pointe sur ce sujet comme on va le découvrir en parlant aussi de… Tesla. Même si on s’éloigne sensiblement du design, à la fin de ce post, on se sent plus intelligent. Et par les temps qui courent…
Pour découvrir l’Institut et/ou pour faire un don, c’est ici : https://institutducerveau-icm.org/fr/
Je vais donc vous parler d’IRM (vous êtes sans doute nombreux à vous être un jour installé dans ce tube qui peut inquiéter parfois) et plus précisément de… Tesla. Pas du Tesla d’Elon Musk, mais celui de l’unité de mesure Tesla, nommée en l’honneur du physicien serbe Nikola Tesla (1856-1943), connu pour avoir su mettre en pratique la découverte du caractère ondulatoire de l’électromagnétisme. Cette unité de valeur est celle qui est utilisée dans la mise au point, le développement et la fabrication du cœur des IRM.
En France, l’Institut du Cerveau à Paris vient de recevoir le 9 juin la toute dernière génération d’IRM : l’IRM 7T Magnetom Terra X (Siemens Healthineers). Il fonctionne avec un aimant d’une vingtaine de tonnes (!) dans lequel le patient se glisse ! Cet aimant constitué d’une bobine en alliage niobium-titane supraconductrice, dans un bain d’hélium liquide à très basse température le tout créant un champ magnétique équivalent à 140.000 fois le champ magnétique terrestre… D’où son appellation de 7T, T pour… Tesla.
Mais si ces chiffres sont étourdissants, il faut d’abord en comprendre l’origine : comment fonctionne une IRM ? Explications de l’Institut : « l’aimant est au cœur du fonctionnement d’une IRM. Cet aimant crée un champ magnétique d’une intensité de 7 Tesla. Par comparaison, le champ magnétique terrestre n’est que de 0,00005 Tesla. Comme le champ magnétique terrestre qui oriente l’aiguille d’une boussole vers le Nord, le champ magnétique de l’IRM, dit champ principal, permet aux atomes d’hydrogène contenus dans les molécules d’eau du corps de la personne scannée de s’orienter selon un axe parallèle au tunnel. »
« Des ondes électromagnétiques appelées radiofréquences, transversales au champ principal, modifient les propriétés magnétiques des atomes d’hydrogène de façon transitoire. Le retour à l’état d’équilibre génère un signal magnétique enregistré par une antenne. La façon dont les atomes « répondent » à ces ondes et l’intensité du signal IRM généré, sont fonctions des propriétés du tissu dans lequel se trouve les atomes. Le signal IRM est alors enregistré par une bobine réceptrice et « traduit » par l’appareil en images 2D ou 3D. » On décèle alors – ou pas – des anomalies dans les différentes zones auscultées, et dans ce cas, celles du cerveau.
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« L’installation d’une IRM impose des contraintes pour son bon fonctionnement. Le champ magnétique principal doit être circonscrit strictement à la pièce dans laquelle se trouve l’IRM, pour des raisons de sécurité, afin de ne pas attirer ou perturber le fonctionnement d’éléments métalliques ou électroniques passant à proximité. Pour cela, l’Institut précise que les murs et le sol de la pièce ont été recouverts d’un blindage fait d’un alliage appelé « mumétal », composé de 20% de fer et 74% de nickel. »
De plus, afin de produire un signal de qualité exploitable en imagerie médicale et scientifique, l’IRM doit être protégée de toutes interférences électromagnétiques extérieures par une cage de Faraday, constituée d’une feuille de cuivre. La salle de commande et d’acquisition, d’où les manipulateurs radio pilotent l’appareil, est quant à elle munie d’une fenêtre donnant sur la salle de l’IRM, équipée d’un vitrage hermétique aux champs électromagnétiques.
Et l’installation du cœur de cette IRM, à savoir notre fameux aimant d’une vingtaine de tonnes n’a pas été simple en plein Paris ! L’Institut précise qu’il a nécessité « le démontage d’un mur extérieur et de cloisons intérieures du bâtiment pour atteindre la salle de destination de l’IRM. » Mais ce bébé est quand même l’un des plus légers au monde comme le souligne l’Institut : « l’aimant de l’IRM 7T installé à l’Institut du Cerveau est la dernière génération de cette technologie. Il s’agit de l’aimant de cette intensité le plus léger au monde. Il utilise une technologie zéro évaporation d’hélium grâce à un système qui permet de recondenser les vapeurs d’hélium en hélium liquide. »
« Après la montée en champ de l’aimant, prévue dans le courant de l’été 2024, une phase d’ajustements et de réglages de l’appareil sera nécessaire, grâce à l’expertise du personnel de la plateforme CENIR et d’un ingénieur de la société Siemens Healthineers détaché à plein temps à l’Institut du Cerveau. Cette phase d’ajustement permettra d’optimiser l’application de cette technologie à l’exploration du cerveau et de la moelle épinière. » Au final, les premiers protocoles de recherche devraient débuter au début de l’année 2025. Le saut technologique attendu réside principalement dans l’augmentation du rapport signal sur bruit permettant d’observer des structures tissulaires inférieures au millimètre grâce à l’amélioration du pouvoir de résolution spatiale de l’IRM 7T et d’obtenir des images de molécules dont le signal est trop faible à plus bas champ, et dans l’amélioration du contraste des images permettant d’imager des structures invisibles à des champs magnétiques moins élevés. »
Enfin, rappelons que l’Institut du Cerveau a été fondé en 2010 notamment par Gérard Saillant ci-dessus, professeur de chirurgie orthopédique et traumatologique, aujourd’hui président de l’Institut, et Jean Todt. Il compte parmi ses membres fondateurs d’autres personnalités de l’univers du sport automobile, comme Michael Schumacher ou Max Mosley, et a été soutenu par Alpine F1…
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