La révélation de la nouvelle Clio (voir ‘post’ précédent), vous a sans doute posé question : tout ça pour ça ?
Le maintien du thème de style de la précédente génération est une évidence, comme le soulignait Laurens van den Acker lors de notre entretien : « Avec cette nouvelle génération de Clio (la Clio V, NDA), nous avons la chance de faire un peu comme les Allemands : prendre un produit qui fonctionne plutôt bien et l’améliorer plus en profondeur, sans casser ses gènes. La révolution, c’est qu’on ne fait pas la révolution ! »
Il est vrai qu’il faut être pointu pour reconnaître d’un coup d’œil la nouvelle génération de l’ancienne.
Cette évolution du “pas-à-pas”, hier appliquée par les japonais et depuis toujours par les généralistes Allemands, est donc désormais l’apanage de la Clio.
Ouvrez grands les yeux (et prenez une loupe…), LIGNES/auto va vous démontrer que cette Clio n’est pas une simple copie conforme de la précédente.
Quand une Clio rencontre une autre Clio, elles se racontent des histoires de détails…
Mais comme le diable, la qualité d’un design se niche aussi dans les détails.
Au niveau de son gabarit, la Clio a le mérite d’être (très) légèrement plus courte (1,4 cm) mais surtout, plus basse de 3 cm que la Clio précédente.
Et c’est là un changement qui paraît léger mais qui modifie des proportions comme vous pouvez l’apercevoir sur le montage ci-dessous :
– la nouvelle venue semble plus élancée. Elle est plus basse
– ce dynamisme du volume est renforcé par la ligne de ceinture de caisse délimitant la surface tôlée de la surface vitrée : sur la Clio V, celle-ci est plus tendue et rectiligne
– l’aile avant ne remonte plus sur le pied milieu (cela rendait complexe sur la Clio IV ce qu’on appelle le “nœud”, cette zone où convergent les lignes de l’aile, du capot, de la baie de pare-brise et du montant)
– la ligne au sommet de l’aile avant est ainsi quasi horizontale et dans le prolongement de la ligne de ceinture de caisse. L’effet de vague de la Clio IV a disparu pour un aspect plus solide et qualitatif
– l’aile avant reçoit une petite extraction d’air qui s’habille d’un enjoliveur sur la ligne “RS”
– sur la portière arrière, la cassure de la ligne de caisse est plus douce, prenant naissance plus en avant de l’embouti de portière
– sur le panneau de tôle, entre la porte arrière et le volet de hayon, le petit ‘fenestron’ (minuscule vitre qui ne servait à rien puisqu’elle n’améliorait pas la visibilité de 3/4 AR) est supprimé et l’endroit est désormais dédié à la poignée de portière
– on relève à cet endroit un pli de tôle discret qui suit la forme de la poignée et donne un aspect plus qualitatif et travaillé du côté de caisse. Evidemment, le jonc chromé ajoute à cet aspect qualitatif
– enfin, terminons cette comparaison en vue de profil (élévation) pour signaler l’allègement des bas de caisse avec un simple jonc (badgé du nom de la voiture) et non plus une épaisse baguette comme sur Clio IV. Mais le pli de caisse reprend la même forme tout en étant plus marqué et plus élégant
Vue de 3/4 avant, la principale différence vient d’abord du dessin des optiques :
– les leds de jour sont désolidarisées du bloc ‘phare” et empruntent donc l’identité Renault vue sur les récentes productions (C-Shape)
– le bloc phare est donc plus fin et rend le regard de la Clio V plus affûté et moins pataud que celui de la Clio V
– grâce à ce changement, l’aile avant – sur sa partie supérieure – est plus longue (distance entre le phare et le montant de pare-brise) renforçant l’impression de solidité
– comme sur les récentes Audi (!), le capot se muscle davantage avec de nouvelles nervures centrales
– la partie noire de la calandre recevant l’énorme losange Renault prend de l’ampleur
Vue de 3/4 arrière, les feux pénètrent plus dans le hayon, donnant visuellement une sensation de voiture plus large, plus cossue.
– les feux sont plus travaillés, notamment avec le fil de lumière plus excentré, là encore donnant cette impression de voiture plus large
– petit détail du designer perfectionniste : la ligne de hayon qui coupe le feu AR remonte le long de la lunette et se raccorde à celle du becquet. Sur la version précédente, cette ligne était plus tarabiscotée et moins continue
– on remarque à nouveau le pli élégant sur le panneau de custode, autour de la poignée de portière arrière
– enfin, si l’antenne reste plantée comme une aiguille sur le pavillon, elle est plus courte et d’aspect plus costaud (antenne “requin”)
Bref, la Clio est bien “la même mais en différent”.
Cette “inspection” de la Clio V s’étant déroulée uniquement sur photos, LIGNES/auto reviendra sur cette nouveauté française en l’approchant cette fois pour de vrai.
Ce sera chose faite pour le salon de Genève.
Merci pour cet excellent comparatif vu nulle part ailleurs.
C’est effectivement une belle évolution même si je reste réservé sur l’efficacité d’une telle stratégie appliquée à la Clio, fusse t’elle actuellement un incontestable best-seller.
Le chamboulement annoncé par la future nouvelle 208 me semble autrement plus alléchant sur un secteur de marché où le style et la nouveauté sont des facteurs d’achats importants dans les grands centre ville.