Volvo voiture de l’année 2018 avec le XC40 ? Oui, et c’est plutôt bien vu. Mais remontons un peu l’histoire de ce constructeur reconnu pour ses travaux sur la sécurité passive.
Avant même que la crise pétrolière de 1973 ne contrarie les velléités des stylistes empêtrés dans des voitures laboratoires aux formes de goutte d’eau, les normes de sécurité ont mis à mal la finesse des silhouettes automobiles. Le début de la décennie 1970 voit ainsi apparaître des forteresses de tôle, sortes d’auto-tamponneuses pour les grands. On ne sait pas encore que faire solide, c’est d’abord faire… déformable, à l’avant et à l’arrière…
En mars 1972, alors que la guerre du Kippour n’est pas encore d’actualité, le salon de Genève lève le voile sur une engin mi-voiture, mi-char d’assaut : la Volvo VESC (Volvo Experimental Safety Car) qui concentre les recherches pour l’amélioration de la sécurité passive (après l’accident) de la voiture du futur. Ce concept très abouti est précurseur dans le domaine de la sécurité et met en avant toute une panoplie de solutions techniques qui sont devenues depuis des fondamentaux de la conception automobile des années 2020. A un détail près : l’intégration de ces éléments de sécurité et l’évolution des calculs de déformations de la caisse sont désormais effectués avec l’apport de puissants outils numériques dont on ne soupçonne pas encore la venue au début des années 1970. Du point de vue esthétique, le concept VESC repose sur le style de la génération de la Volvo 240 qui sera introduite en 1974. Cette berline de recherches répond efficacement à toutes les législations américaines puisqu’elle devient même la voiture de référence de l’administration US de la sécurité routière, la fameuse NHTSA.
On trouve à bord de ce prototype des ceintures avant qui se mettent automatiquement en place lors de l’accès, des airbags comme appuie-tête sur la tablette arrière du siège, un volant rétractable en cas de choc, des lave-phares, un essuie-glace arrière et une structure de l’habitacle indéformable, au contraire des blocs avant et arrière. Et en cas de choc arrière, des airbags spécifiques se déploient pour éviter le “coup du lapin”.
Le moteur est en outre positionné de telle sorte qu’il glisse sous le véhicule en cas de choc frontal. On trouve aussi des barres de renforts dans les portières (une solution aujourd’hui adoptée par tous les constructeurs) et un arceau de pavillon.
Quant aux boucliers proéminents, ils peuvent encaisser des chocs jusqu’à 16 km/h. Mercedes fut également l’un des constructeurs mondiaux les plus assidus dans le recherche de l’amélioration de la sécurité passive avec ses véhicules expérimentaux de sécurité ESF 03, ESF 05, ESF 13, ESF 22 et ESF 24 conçus sur le même principe que le Volvo VESC mais sur une durée plus longue, de 1971 à 1974.