Voici la nouvelle C4, l’anti-Golf, l’anti-308, l’anti-Mégane, l’anti-Ceed… Bref, voici la nouvelle berline compacte de Citroën. Quatre ans après le concept-car CXperience qui annonçait les nouveaux codes du style de la marque et un an après l’OVNI 19-19, voici que Citroën se décide enfin à réinvestir le segment des berlines compactes. Avec un nouveau design que nous allons décrypter ici…
Dans sa communication du jour, assez légère puisque la voiture sera totalement dévoilée le 30 juin prochain, Citroën fait référence à la GS, née en 1970, voici un demi-siècle- et élue voiture de l’année 1971, et explique que sa nouvelle berline, rehaussée, se pare de certains codes des SUV.
Elle attaque le marché des berlines compactes du segment C. “Ces berlines compactes jouent un rôle majeur sur le marché européen en représentant en 2019 près de 28% des ventes de ce segment C”
Techniquement, la nouvelle compacte française repose sur la plateforme des Peugeot 208, 2008, Opel Corsa ou DS3 Crossback, et non sur celle de la future (et actuelle) Peugeot 308.
Cela lui permettra de disposer du fameux soubassement multi-énergie avec des moteurs thermiques essence ou diesel ainsi qu’une variante 100% électrique, la ë-C4 (ci-dessus la plateforme 100% EV, ci-dessous la ë-C4).
Sans l’avoir vue, mais en détaillant de près les photos officielles du jour, nous avons voulu décrypter le design assez fort de cette C4. Cependant, rien ne remplace la possibilité de toucher ses formes, d’en évaluer les proportions ou encore de caresser ses volumes… Difficile période du Covid qui nous éloigne de la tôle, hélas… Ces jugements attendent donc d’être confirmés lorsque LIGNES/auto aura vu la voiture.
Jetons-nous quand même dans le grand bain !
C4 : SON DESIGN EXTER DÉCRYPTÉ
Première constatation, la silhouette de la Citroën C4 “réussit à combiner l’élégance et le dynamisme d’une berline tout en adoptant subtilement certains codes du SUV pour plus de force et de caractère.” explique Citroën. Contrairement aux compactes du segment, sa ligne de pavillon (en 1) est très élancée, dynamique et fuyante comme celle d’une berline de la catégorie supérieure. Notons le léger décrochement au niveau de la ceinture de caisse arrière (en 2) dont on ne dira pas qu’il rappelle celui de la SM (tombée dans le giron de DS) mais celui de la XM ! La troisième vitre latérale est généreuse, contrairement à celle des compactes concurrentes.
Ce détail de l’embouti de l’aile avant devra nous être expliqué car il nous semble inutile… Sans compter qu’il marche sur les platebandes de Peugeot avec son thème de “triangulation” des flancs de la 2008. Réflexion à chaud : à quoi bon ?
La C4, ci-dessus, comme les récentes propositions réalisées sur cette plateforme CMP (208, 2008, Corsa), dispose d’un long capot moteur, plutôt plat et donnant un aspect plus “automobile”, plus viril. Le capot est très modelé, très sculpté. On s’éloigne définitivement des berlines qui tendaient vers le volume monocorps, comme la C4 de 2004.
Le style est travaillé dans les détails. On retrouve par exemple ci-dessus la trame “Citroën” à double chevron, vue sur le concept-car Ami One de 2019, sur la calandre ainsi que sur les feux arrière de la C4.
L’évolution de l’identité ne se contente pas d’adopter la double lame de calandre évasée. Les feux diurnes sont amincis, les feux de route sont enchâssés dans un cavité aux formes bien plus complexes que celles des C3 ou C4 Cactus actuelles, alors qu’une fausse prise d’air vient se loger en dessous des optiques (en 2). Le feux additionnel en bas du bouclier est également implanté dans une fausse prise d’air aux contours travaillés. Ce “soft-nose” est tellement complexe dans ses formes qu’il n’est pas composé d’une seule pièce, bien évidemment. Les barres de la calandre ne sont pas conçues d’une seule pièce, et on note du coup la présence de deux joints assez fins au niveau 1.
Si l’on est très dubitatif sur l’embouti en “C” inversé, présent sur la porte avant, on applaudit le travail effectué sur l’aile arrière. Pour les emboutisseurs, il est question de passer d’une forme pratiquement verticale au niveau de la portière arrière (en 1) à une forme quasiment horizontale au niveau du feux (en 2).
Le feu arrière : parlons-en justement, car il est sans doute l’élément le plus distinctif du style de la C4. Ses formes complexes synthétisent bien le travail voulu sur cette C4 : “pourquoi faire simple quand on peut… retravaillé son sujet !” Bien caché dans les courbes du vitrage du feu arrière, on retrouve l’esprit du feu de la CXpérience. Les designers ont également tenté de rappeler la double barre évasée de la calandre en implantant une ligne de lumière qui s’échappe vers le haut. Elle meurt au niveau de l’aileron arrière et de la petite pièce noire qui permet au pavillon de sembler en sustentation, et non relié à la caisse.
Pour conclure, voici un angle intéressant qui montre que le style de la C4 est tout sauf simple, voire facile ! En 1, l’aileron aérodynamique est intégré à la base de la lunette. En 2, comme sur les Peugeot, on note la présence d’un bandeau noir transversal. En 3, on ne peut pas encore dire si la base de la lunette est une vitre opacifiée où s’il s’agit d’une pièce non transparente. A voir sur place… En 4, comme sur le concept-car CXpérience, une pièce noire permet au pavillon de “flotter” sans lien avec la carrosserie. En 5, les feux rappellent la double calandre évasée de l’avant. En 6, les feux présentent un dessin travaillé dans les moindres détails.
Relire l’interview de Pierre Leclercq lors de son arrivée à la tête du design Citroën. Ci-dessous