Design : histoire de la « vraie » Renault SymbioZ (avec vidéo)

Renault vient de dévoiler trois photos de sa future Symbioz (ci-dessus son profil), un SUV compact positionné dans le segment C, même s’il est basé sur la plateforme de la Captur puisque c’est une version Crossover entre SUV et break qui adopte, en 4,41 m, l’appellation Symbioz. Ce nom, c’est celui d’un concept-car (le ZH33) apparu au salon de Francfort en 2017. Voici donc contée l’histoire de la « vraie » Renault SymbioZ.

Avec ce concept SymbioZ, suivi quelques mois après d’un ‘démo-car’, Renault entre dans le monde de la voiture autonome. Le conducteur hésite à lâcher prise pour déléguer la conduite, mais ce concept rassure, grâce à un design abouti. Il ouvre également le champ des possibles dans ce que Stéphane Janin, alors responsable des concept-cars chez Renault de 2014 à 2019, appelle les projets « Carchitecture ». Car le « vivre ensemble » suggéré par ce nom SymbioZ ouvre une nouvelle conception de l’architecture qui accueille la voiture dans ses murs…

En 2017 avec la présentation de ce concept-car, cette vision quelque peu utopique des designers de Renault nous emmène effectivement bien au-delà du seul univers de la beauté des volumes ou du parfait équilibre des proportions. Bienvenue dans un monde connecté et intégré dans un écosystème, où l’automobile se fond dans notre quotidien, au point d’intégrer notre habitat et de ne plus être cet objet froid, noir et éteint lorsqu’il est garé la nuit dans la rue.

SymbioZ s’invite dans la famille. Et dans votre maison. Ce qui impacte son design, comme le souligne Stéphane Janin. « Il a fallu s’adapter pour prendre en compte une dimension nouvelle et totalement inédite pour nous : la présence du véhicule dans un milieu domestique. Ce qui a impliqué de travailler sur la perception de la voiture, sur le ressenti qu’elle offrait à première vue. »

« La douceur de ses formes et de ses couleurs, la grande transparence de sa partie vitrée sont, par exemple, des conséquences de cette adaptation. Le choix du cuivre (ci-dessous) pour la carrosserie s’est logiquement imposé, car c’est une teinte douce en perception, qui rappelle plus un environnement domestique que celui d’une « machine ».

« Le traitement cristal des surfaces vitrées permet de son côté d’apporter un côté zen à l’habitacle. Et puis nous avons choisi avec Mathilde Bancon et Fanny Sérouart (département couleurs et matières) du gris rehaussé de bleu pour l’intérieur. Ces teintes sont assez standards dans l’habitat moderne et épuré, façon « scandinave » si l’on veut. C’est parlant. »

« Du côté des matières, nous avons amené dans la voiture du bois, du marbre et même de la porcelaine, qui sont des matériaux de construction et de décor très liés à l’habitat. Le challenge était de pouvoir les traiter de manière high-tech en matière d’affinage et de découpe, pour qu’ils rentrent dans le cadre d’un usage automobile, notamment en termes de poids. Sans oublier le feutre des fauteuils qui est le même que celui du grand canapé de la maison. Une création signée de la designer textile Aleksandra Gaca. »

En 2017 lorsque SymbioZ apparait au salon de Francfort, les constructeurs œuvrent à définir un futur pour la voiture autonome. Les projets fusent et il faut bien leur donner un style. Et c’est bien sûr à bord que les mutations sont les plus profondes. Car lorsque le conducteur sera amené à déléguer la conduite, il aura tout le loisir d’échanger avec ses passagers.

Évoquons donc d’abord le travail de Vincent Turpin qui a pris en charge le design intérieur de ce concept ZH-33. « Mon travail s’est inspiré de l’univers de l’habitat, de la possibilité de partage à bord du véhicule. Il était évident et important que les sièges puissent se faire face pour cet échange ! » Déléguer totalement la conduite n’est pas encore autorisé par la législation.

Avant d’atteindre le niveau 4 de la conduite semi-autonome, voire 5 de la conduite totalement automatisée, il va se passer bien plus de temps qu’espéré en 2017 lors de la présentation de ce concept-car. Depuis, les incidents et accidents vécus aux États-Unis avec des véhicules autonomes ont refroidi l’opinion.

La seconde SymbioZ est un démonstrateur roulant au design spécifique, testé par de nombreux journalistes.

Ce qui n’empêche pas les constructeurs d’avancer dans leurs travaux, en attente d’un assouplissement de la législation qui arrivera au fur et à mesure des progrès consolidés par des millions de kilomètres d’essais. SymbioZ a beau être capable de mettre son conducteur au chômage partiel, elle n’en reste pas moins une vraie voiture, comme le confirme son designer extérieur, Jospeh Reeve : « cette voiture possède deux personnalités : elle est confortable, relaxante en monde de délégation de la conduite et devient sportive en redonnant les sensations et le plaisir de la conduite, lorsqu’on reprend les commandes. »

Une des nombreuses propositions de thème de style pour SymbioZ, ici signée par Stéphane Janin.

Bipolaire cette Renault ? Non, comme l’explique Mathieu Lips directeur de l’innovation sur ce projet, « elle éclaire la vision de Renault sur le futur automobile qui est immanquablement marqué par l’arrivée de la voiture autonome. » Une affirmation qui, même si elle s’est quelque peu atténuée, reste vivace. Ce premier pas dans le monde de la voiture connectée et autonome va entraîner Renault Design dans un triptyque assumé de projets très conceptuels : EZ-Go, EZ-Pro et EZ-Ultimo. Et aujourd’hui, ce concept-car prête son nom à un véhicule de série qui, vous en jugerez par vous-même, n’a plus grand-chose à voir avec cette étude poussée.

CONCEPT-CAR RENAULT SYMBIOZ : LA VIDÉO RENAULT :

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