Max Hoffman : pas que Mercedes, Porsche aussi

On a l’habitude de lier le nom de Max Hoffman à celui de Mercedes et de la prestigieuse 300 SL. Mais l’homme a fait affaire avec bien d’autres constructeurs…
À l’automne 1950, Ferry Porsche se rend à Paris à l’occasion du Salon de l’automobile et y rencontre notre homme. Porsche connaissait l’énorme potentiel de vente que son partenaire de déjeuner avait mis en place de l’autre côté de l’Atlantique. Il lui semblait être l’homme providentiel pour tenter de pénétrer un marché que Ferry Porsche estimait potentiellement viable ! Pour autant, Porsche venait à peine de dévoiler sa 356 (c’était en 1948) et il se demandait comment s’y prendre pour prendre place sur cette terre “des possibilités illimitées”. Une terre des “champs des possibles” comme la Pub dit aujourd’hui…

Né à Vienne en 1904 d’une mère catholique et d’un père juif, Maximilian Edwin Hoffmann (avec deux “n” au départ) a été contraint de fuir en France pour échapper aux nazis avant d’émigrer aux États-Unis en 1941. Une fois à New York, il a connu le succès en tant que négociant de bijoux. Hoffmann a rapidement américanisé son nom et en 1947 a fondé la “Hoffman Motor Company” (voilà, un “n” a disparu après-guerre) afin d’importer des voitures européennes. Dans le cadre élégant de Park Avenue à Manhattan, il a acquis une salle d’exposition conçue par l’architecte vedette Frank Lloyd Wright. L’homme visait haut et la qualité était pour lui gage de réussite.

Dans sa conversation avec Max Hoffman, Ferry Porsche exprime son désir de vendre cinq Porsche 356 par an aux États-Unis. Ambition très modeste mais qui pouvait savoir que ce coupé allemand allait construire à lui seul les fondations d’un empire ! D’ailleurs, Hoffman ne veut rien entendre : « si je ne peux pas vendre cinq voitures par semaine, ça ne m’intéresse pas ». Les américains d’alors montraient bien plus d’ambition que les européens… Un accord est néanmoins signé et les trois premiers modèles de Porsche 356 ont été expédiés aux États-Unis la même année. En 1951, ce furent 32 exemplaires qui traversèrent l’Atlantique.

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Max Hoffman a utilisé la dynamique du sport automobile américain et les nombreuses courses de clubs existantes pour rehausser le profil de Porsche. En 1954, à peine quatre ans après sa rencontre avec Ferry Porsche, il vendait 11 Porsche 356… par semaine ! Le rêve américain de Porsche devenait réalité, avec environ 30 % de la production annuelle envoyée aux États-Unis pour atteindre jusqu’à… 70% quelques années plus tard.

En plus d’aider la marque Porsche à opérer sa percée aux États-Unis, Max Hoffman a également fourni de précieuses suggestions au constructeur. Il a par exemple expliqué à Ferry Porsche qu’une voiture de sport plus petite et plus abordable était nécessaire pour le marché américain. La 356 coûtait bien trop chère, bien plus qu’une grande Cadillac décapotable alors Ferry Porsche conçut son 356 Speedster en 1954 qui était vendu un peu moins de 30 00 dollars. Il est depuis devenu le modèle 356 ultime…

Ci-dessus, un “garage” Hoffman avec les marques Mercedes et Jaguar mises en avant. Pour cette dernière, il demande à Jaguar de changer le nom de la Type E en XKE pour le marché américain !

 

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