C’est tabou. Et c’est au bout d’une longue enquête que nous tentons de répondre à quelques-unes des questions qui n’ont pas souvent de réponses officielles : combien gagne un designer ? Les Chinois débauchent-ils les créatifs européens en signant de gros chèques ? Les designers ont-ils tous droit à des carrières éblouissantes ? Les directeurs de design d’un grand groupe automobile mondial touchent-ils le jackpot ? Toutes ces interrogations sont, en France, rarement abordées car les Français, quels qu’ils soient, ne dévoilent pas leur salaire aux yeux de tous.
Et côté concurrence, il est bon de ne pas divulguer la grille des salaires d’une entreprise, de peur que les designers quittent le bateau. Ce dernier argument n’est pourtant plus tout à fait crédible, car l’univers des designers est un tout petit monde. Chacun sait plus ou moins ce qu’il se passe chez son voisin, surtout depuis l’après-Covid et après l’incroyable mercato entre les deux groupes français Renault et Stellantis.
Mais il n’y a pas que Stellantis et Renault sur la planète design… Cette enquête a été menée en interrogeant de jeunes et moins jeunes designers en Europe, et à des niveaux de responsabilités variables, jusqu’au plus haut poste de directeur de design marque. Si un designer doit opérer les bons choix de carrière pour espérer grimper dans la hiérarchie et profiter du salaire* qui va avec, la réalité n’est pas toujours aussi simple. En résumé, il y a beaucoup de designers qui débutent à environ 4 000 € et très peu qui dépassent les 500 000 €. LIGNES/auto pousse les portes des bureaux de design en allant jeter un œil sur les portefeuilles qui traînent !
*Les salaires sont exprimés en ‘brut’, sur 13 mois. En l’absence d’informations officielles, ils ne sont indiqués qu’à titre de comparaison, selon la hiérarchie établie dans l’univers du design automobile, et ne sont donc que des estimations. À noter que les taux de prélèvements et les taux d’impositions ne sont pas identiques d’un pays à l’autre en Europe. Sans même évoquer une comparaison par continents. Quant aux ‘bonus’ et autres règles impliquant au minima la présence d’une voiture de fonction et d’autres nombreux avantages, ils n’entrent pas en compte dans les estimations indiquées dans ce sujet. Ils peuvent cependant valoriser la rémunération de 25 à… plus de 50% selon les postes, constructeurs et pays concernés.
En Europe, la hiérarchie salariale pour les designers diffère un peu selon les constructeurs et les marques. De manière générale, un designer débute entre 3 500 et 4 500 € brut par mois, soit 58 500 € par an. Quand le créatif grimpe dans la hiérarchie avec une expérience plus solide, il peut espérer entre 5 500 et 6 500 €, soit 84 500 € à l’année au maximum. Comme dans toute entreprise, plus on gravit la montagne, plus la sensation est belle ! Un responsable de silhouettes peut espérer – en Europe – entre 6 000 et 7 000 € mensuels, soit 90 000 € à l’année. Plus on grimpe la montagne, plus les sensations sont fortes, certes, mais moins il y a d’oxygène. Les places se font alors de plus en plus rares. Selon l’organisation interne au constructeur, il existe sur tous les continents le poste de ‘Chief Designer’ qui peut espérer un salaire minimum de 8 000 € bruts, soit 105 000 € en salaire brut annuel en Europe, et bien plus aux États-Unis, comme on le verra plus loin.
Ce serait à ce niveau de responsabilités de ‘Chief Designer’ que le bonus lié à la performance s’ajouterait au salaire de base. Mais nous ne nous aventurerons pas sur ce terrain encore plus abscons que le salaire en lui-même ! Il ne reste dès lors plus qu’un seul poste disponible avant d’arriver au sommet de la montagne : celui de responsable du design de la marque. Ce dernier entre alors dans les hautes sphères salariales des constructeurs automobiles avec un salaire mensuel en Europe estimé de 13 000 € à 16 000 €, soit une moyenne d’environ 184 000 € annuels. Une fois encore, cette estimation ne tient pas compte du bonus et ne serait donc qu’une base solide pour construire des émoluments plus conséquents. Il n’est pas réservé aux responsables de design marque mais bien sûr à tous les postes similaires dans toute la galaxie des métiers qui gravitent autour de la conception automobile, du premier coup de crayon à sa commercialisation.
Tout ceci est à mettre en perspective avec l’idée que le designer débute chez un constructeur au bas de l’échelle et gravit la hiérarchie, toujours en interne. Dans ce cas, il est paradoxal de constater que ce designer fidèle serait finalement moins rémunéré qu’un designer venu de l’extérieur pour occuper le même poste. Logique, car quitter un employeur pour un autre s’accompagne souvent d’une hausse de la rémunération. C’est le cas pour la majorité des salariés. Il n’est pas rare que le constructeur choisisse un designer extérieur à la marque pour prendre en mains les équipes de design. En France, ce fut le cas en 2018 avec l’arrivée de Pierre Leclercq en provenance de Kia.
POUR ALLER PLUS LOIN
lire l’interview croisée des trois directeurs de design des marques françaises de Stellantis : https://lignesauto.fr/?p=26735
Même réflexion logique pour Gilles Vidal ci-dessous qui conserve un poste de directeur de design d’une marque (de Peugeot à Renault) mais qui pourrait avoir réévalué sensiblement son salaire. Sans parler là encore des bonus qui viendraient s’ajouter aux rémunérations. Peut-être que Gilles Vidal a pensé que l’horizon pour accéder à l’Himalaya chez Stellantis était bouché. Il se serait ainsi davantage intéressé à la proposition de Luca de Meo en 2020. Officiellement, il a répondu à l’époque à LIGNES/auto que son mouvement était légitimé par ‘le challenge de renouveler le design de la marque Renault’ comme le lui a demandé Luca de Meo. Ce changement a déclenché une vague de départs et d’arrivées dans les groupes Stellantis et Renault.
Les designers sont désormais nombreux à ne plus rester fidèles à une marque ad vitam aeternam. L’époque des Gaston Juchet (près de 30 ans au style Renault ci-dessous), Gérard Welter (plus de 42 ans au style Peugeot) et même Patrick le Quément (22 ans au design Renault) est en partie révolue. Les pointures butinent désormais plusieurs nectars de marques différentes pour plusieurs raisons. Ils peuvent être attirés par le label de la marque, comme Alejandro Mesonero-Romanos qui n’est resté que six mois à la tête du design Dacia, pour rapidement chapeauter avec passion le design Alfa Romeo en juin 2021. Un designer peut aussi imaginer grimper plus rapidement la hiérarchie en changeant de camp. Nous aurions pu écrire aussi : il change de marque pour l’argent. Qui n’a pas voulu changer de travail pour gagner plus ?
Chaque constructeur applique-t-il les mêmes grilles salariales ? Évidemment que non ! Mais il fut un temps pas si lointain (années 1980) où le styliste se contentait d’un salaire équivalent à celui d’un ingénieur. C’était le cas chez Renault, à l’époque de Gaston Juchet, lorsque le service ingénierie chapeautait le style. Lorsque Juchet a été remplacé par Patrick le Quément (ci-dessous) avec une vision assumée d’internationaliser le design, la grille des salaires a explosé (designers venus d’autres pays avec des salaires plus importants) car le ‘style Renault’ est devenu le ‘Design Renault Industriel’ rattaché à la Direction et non plus au produit. L’occasion également pour le patron du design d’entrer au comité de direction, comme d’autres le feront par la suite… Le nombre de designers chez Renault est alors passé d’une petite centaine en 1986 à plus de 300 à l’entame des années 2000.
Laurens van den Acker expliquait récemment à LIGNES/auto qu’aujourd’hui, la totalité des designers du groupe Renault représente une ‘équipe’ d’environ 500 personnes. Conséquence directe de la création de ‘Renault Design Industriel’ très internationale en 1988, le groupe PSA, rival de Renault a dû suivre l’évolution tarifaire. Une évolution déjà ressentie lorsque PSA a racheté Chrysler Europe en août 1978 et que les designers Anglais ont débarqué à Poissy avec un salaire plus élevé que celui des designers Français ! Ambiance…
POUR ALLER PLUS LOIN
lire l’interview de Laurens van den Acker : https://lignesauto.fr/?p=31338
Les designers sont donc de moins en moins nombreux à tatouer le logo de ‘leur’ marque sur le cœur. Volage plutôt que fidèle ? Aujourd’hui, oui. Et dans cette démarche, les designers sont en partie aidés par les constructeurs Chinois qui ont eu le (bon) réflexe d’aller débaucher des responsables européens pour manager des équipes de design balbutiantes. L’ancien patron du design du groupe Volkswagen – Klaus Zyciora ci-dessous – a pris ainsi la direction du design du groupe chinois Changan l’année dernière, alors que Jozef Kaban, ancien protégé de Volkswagen, a filé chez le chinois MG.
Ajoutons aussi Bertrand Bach, ex-designer Opel pendant plus de 7 ans entre 2005 et 2012 et qui après 3 ans chez Volkswagen a intégré le studio de Changan implanté à Turin. Il officie là-bas comme Global Design Directeur de Changan-NEVO. Les Chinois ne font que suivre une mode lancée par le Coréen Hyundai-Kia qui avait fait appel à Peter Schreyer (ci-dessous) en son temps. Citons aussi Ivo Groen qui a passé plus de 17 ans au sein du groupe PSA et Stellantis, avant de devenir head of creative design de la marque Link&Co, fondée en 2016 par le groupe Chinois Geely et le constructeur suédois Volvo.
Puisque nous évoquons l’Asie, restons-y encore un moment. En Chine, les salaires des designers industriels débutent à environ 3 000 € mensuels et peuvent aller jusqu’à 5 500 € mensuels en fonction du poste. Pour être un peu plus précis, un designer qui commence à être reconnu en Chine gagne environ 4 750 € par mois et un designer sénior peut arriver à une moyenne de 6 300 € mensuels. Il faut aborder la question des salaires de ces designers européens qui œuvrent pour des constructeurs Chinois. Pour eux, il existe deux cas de figure :
1-Le designer européen accepte d’aller travailler sur place, en Chine, avec ce type de salaire. Il faut savoir que le coût de la vie en Chine est d’environ 40% inférieur à celui connu en France et qu’un tel salaire est intéressant.
2-Le designer accepte de travailler pour un constructeur Chinois… mais en Europe, dans leurs studios de design expatriés. Dès lors, les salaires peuvent être multipliés par deux. Voire trois pour les postes à haute responsabilité.
Pourquoi les constructeurs Chinois implantent-ils des centres de design en Europe (ou aux États-Unis), comme Changan à Turin et GAC à San Francisco et Milan ? Bien souvent, les demandeurs chinois comprennent qu’un expatrié en Chine peut coûter beaucoup d’argent et qu’en plus, la motivation n’est sans doute pas la même lorsqu’il s’agit de rejoindre un pays aux coutumes tellement différentes des siennes. L’ouverture de centres de design Chinois en Europe fait donc sens. La preuve, le groupe GAC ne vend pas (encore ?) de voiture en Europe et a pourtant ouvert un petit studio de design avancé à Milan. Il est dirigé par le Français Stéphane Janin (ci-dessous), ex-responsable du design d’avant-phase et concept-cars Renault, secondé par un autre Français, Yann Jarsallé. Les Français travaillant pour les Chinois sont de plus en plus nombreux. Bonne nouvelle : c’est la preuve que la qualité de formation et du travail des créatifs made in France sont reconnus sur la planète entière ! Au final, on considère que les studios de design Chinois implantés en Europe (Milan, Turin, Munich) servent de force de conception pour leurs projets, pour l’étude du marché mondial, la stratégie internationale et l’aide à l’entrée sur le marché mondial.
POUR ALLER PLUS LOIN
lire l’interview de Stéphane Janin, GAC-Milan : https://lignesauto.fr/?p=32678
Autre exemple, le designer Damien Fressard, ex-DS Automobiles, œuvre pour le groupe chinois Geely depuis septembre 2023 dans un studio également implanté à Milan : le ‘Geely Auto Innovation Design Center Italy’. Avantage : on y mange sans doute mieux qu’à Canton (avis tout à fait personnel !) L’intérêt pour les designers dans cette posture est qu’ils restent dans un environnement qu’ils maîtrisent et que cet environnement est celui que les Chinois veulent sentir dans leurs produits destinés (un jour) à l’Europe. Et il ne faut pas croire que le designer européen travaillant pour un constructeur Chinois passe sa vie dans les avions. Chez le Chinois GAC implanté à Milan, on parlera d’une moyenne de trois ou quatre déplacements Milan-Chine dans l’année. Et ce, grâce aux outils numériques qui permettent aujourd’hui de relier numériquement, sans bouger de son studio, différents centres de design d’une même marque, situés tout autour de la planète, en toute confidentialité, pour définir le style d’un nouveau produit. Les constructeurs Chinois continuent donc d’opérer leurs embauches de designers européens.
C’est en Allemagne que cette véritable révolution a pris corps, à Munich, où les constructeurs chinois ont débauché des designers à des salaires totalement décalés par rapport aux grilles européennes. Ainsi, un senior designer peut être embauché au salaire d’un responsable de design marque, soit 130 000 € minimum. Deux contraintes cependant à ce type d’embauche. Le designer ne bénéficie pas forcément du bonus lié aux résultats, comme c’est quasi le cas pour tous les designers européens de ce rang, et souvent le contrat est à durée déterminée. Cette notion de sécurisation du poste de designer est importante selon les pays. En Allemagne, les salariés jusqu’au niveau de responsable (Chief Designer par exemple) sont assez protégés par le syndicat professionnel IG Metall (industrie métallurgique entre autres).
À l’intérieur même d’un groupe automobile, les disparités salariales sont également possibles, voire logiques. Lorsqu’un groupe rassemble plusieurs marques suite à des fusions – on pense notamment à Stellantis qui gère aujourd’hui 14 marques – il est bien obligé de se mettre au diapason de l’entreprise fusionnée. La marque Opel, qui a été acquise par PSA en 2017, avait ses propres grilles de rémunérations. Y compris au cœur du design. Mark Adams ci-dessous, vice-président d’Opel chargé du design, faisait partie d’une marque gérée auparavant par General Motors.
Cette maison mère américaine était réputée pour offrir des salaires supérieurs à ceux des entreprises européennes. Mark Adams aurait donc très certainement conservé tout ou partie de cet avantage financier. Il serait donc possible que son salaire soit aujourd’hui plus élevé que celui d’un responsable design d’une des autres marques du groupe Stellantis, en fonction de l’ancienneté bien sûr. Sur la base de nos informations publiées plus haut, un tel poste de responsabilité serait au minimum rémunéré entre 130 000 et 160 000 € annuels, selon le groupe automobile concerné et sans compter les bonus…
Nous évoquons General Motors, ex-propriétaire de la marque Européenne Opel. Clairement, les designers des marques américaines ont globalement une tout autre aura que leurs homologues européens. Aux États-Unis, la moyenne annuelle des salaires des designers est estimée entre 66 000 € (5 500 € mensuels) et 130 000 € (10 000 € mensuels). Ralph Gilles ci-dessus à gauche (avec Jean-Pierre Ploué), qui est responsable du design des marques américaines – et Maserati – du groupe Stellantis est une star de l’autre côté de l’Atlantique, et évidemment, son salaire n’est pas dans cette fourchette-là ! Star, peut-être, mais cela ne nuit pas à la personnalité d’un homme charmant et qui plus est, manie le français avec virtuosité.
Son « jumeau » européen, Jean-Pierre Ploué ci-dessous est responsable du design Stellantis pour les marques européennes Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Opel, Vauxhall, Fiat, Alfa-Romeo, Lancia, Abarth… et peut-être concurrence-t-il son compère américain au niveau du salaire ? Ce que l’on peut estimer, c’est que de très grands managers designers comme Ralph Gilles (Stellantis USA), Jean-Pierre Ploué (Stellantis Europe), Gorden Wagener (Mercedes) ou Peter Schreyer (Kia-Hyundai) en son temps, sont clairement au-dessus de la mêlée. Il n’est plus question pour eux d’un salaire annuel semblable à celui des directeurs de design marque (130 000 € hors bonus minimum) mais de rémunérations qui tutoieraient les 600 000 € annuels. Et selon les groupes (ou plutôt les continents !) le salaire annuel avec les bonus pourrait se rapprocher du million d’euros pour quelques-uns.
POUR ALLER PLUS LOIN
lire l’interview de Jean-Pierre Ploué : https://lignesauto.fr/?p=26611
Il faut comprendre que les carrières des designers, qu’ils soient ‘simples’ designers ou responsables de design marque, voire plus, ne sont pas toutes linéaires et identiques. L’exemple de Karim Habib (ci-dessous) est révélateur d’une progression constante : 5 ans chez BMW en Allemagne, 2 ans chez Infiniti au Japon, 4 ans chez Kia comme designer et enfin la récompense suprême : le poste d’Excecutive Vice President chez Kia depuis janvier 2023. Il faut donc parfois aller chercher à l’extérieur une progression de carrière, ce qui explique évidemment le turn-over connu dans le milieu des designers. Par exemple, Julien Crueff après 7 ans chez Peugeot et une année chez Mercedes a pris le risque (calculé on imagine) d’aller chez le constructeur chinois Nio et accède au poste de responsable du design intérieur de Nio dans le studio de Munich en septembre 2023.
Encore un designer français au service d’un jeune constructeur Chinois (2014) qui travaille pourtant en Europe. Il faut savoir anticiper les opportunités. Ou les provoquer, comme chacun d’entre nous finalement ! Chaque carrière est particulière et donc, chaque salaire diffère en fonction de l’expérience, et notamment de celle passée à l’international. Et encore, cette dernière n’est pas impérative. Si Matthias Hossann (ci-dessous), actuel patron du design Peugeot, a passé plus de 5 ans dans le studio de design chinois de PSA, Gilles Vidal qui l’a précédé à ce poste n’a connu l’international qu’au travers des dossiers ou enquêtes, puisqu’il est passé de Citroën à Peugeot, puis de Peugeot à Renault sans travailler dans un studio à l’international.
Jean-Pierre Ploué, directeur du design de Stellantis pour les marques européennes (en dehors de Maserati) est un fidèle du groupe depuis l’an 2000 lorsqu’il a pris en mains le design de Citroën avec Vincent Besson aux commandes du produit. Cela fait donc 24 ans qu’il progresse dans la hiérarchie pour atteindre le plus haut sommet. À bientôt 62 ans, en septembre prochain, Jean-Pierre Ploué pense-t-il à sa succession ? Sans doute, même si l’énergie qui le caractérise depuis qu’il est tout jeune designer ne semble pas l’avoir quitté. Sans doute poussera-t-il encore les portes des bureaux de design Italien ou Français pendant quelques (longs ?) mois. Mais après…
Qui pour lui succéder ? La question est ouverte. Les profils à ce niveau de responsabilités ne courent pas les rues. Ils se comptent sur quelques doigts des deux mains les grands patrons de design de groupes automobiles mondiaux à tutoyer – et même parfois dépasser – les 600 000 € annuels. Clairement, parmi les milliers de designers automobiles sur la planète, la grande majorité demeure à un poste bien plus modeste. C’est parfois une volonté de leur part, car il y a un gouffre entre être un bon chief-designer reconnu et payé à sa juste valeur, et être un grand designer-manager, capable de contrôler jusqu’à 500 personnes, et définir l’avenir du design de plusieurs marques automobiles d’un groupe mondial ! Ce n’est plus le même travail, ni la même peine. Et c’est bien connu, « toute peine mérite salaire ! »
LIGNES/auto veut dédier ce sujet à tous les designers qui ont œuvré jour et nuit et ont vu leur projet refusé au terme de la toute dernière ligne droite; à ces femmes et ces hommes qui, parfois, ont douté et ont même frôlé l’abattement… Heureusement, il suffit bien souvent de reprendre le crayon ou le stylet de la tablette graphique pour de nouveau, casser la baraque !