Peugeot lève le voile sur sa nouvelle génération de 308 et, contre toute attente, il ne s’agit pas d’une simple évolution mais d’une révolution. Pourquoi un tel changement dans le design ? Pierre-Paul Mattei, “Design Manager” qui a accompagné les équipes de style sur le projet 308, nous explique en détail les raisons de ce choix assumé.
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Il y a 20 ans tout juste, la Peugeot 307 était la première à casser son architecture. En 2001, les berlines compactes tentaient alors de rivaliser avec… les monospaces, en offrant une cabine volumineuse et un semblant de style “monocorps”. La 307 de l’équipe de Gérard Welter se rehausse ainsi pour tenter de contrer à la fois la Golf et la future Golf “Plus”…
Pierre-Paul Mattei nous explique aujourd’hui que la nouvelle 308 joue un tout autre registre et s’éloigne même de la Volkswagen de référence, celle de la huitième génération : ” la précédente 308 a été dessinée selon un archétype de la voiture généraliste et répond donc à une morphologie qui joue sur la compacité visuelle laissant la part belle à la cellule habitacle avec un capot court. Les constructeurs premium ont une autre approche, un autre équilibre morphologique qui joue sur la prestance avec un long capot et une cabine repoussée vers l’arrière.“
Ci-dessus, on devine nettement la différence d’architecture entre les deux rivales : en 1, le capot long sur la 308, court sur la Golf et en 2, l’habitacle qui semble porté par le train avant sur l’Allemande alors qu’il s’appuie sur le train arrière sur la française.
Ci-dessus : on constate dès lors que Peugeot a bel et bien choisi l’architecture des berlines compactes premium allemandes, comme ici la BMW Série 1, qui malgré son architecture de traction, conserve le ratio “capot moteur long/habitacle reculé “. La 308 la rejoint sur ce thème. Pierre-Paul Mattei confirme que “le pare-brise a été reculé de 10 cm, le soft-nose a permis d’allonger visuellement la voiture de 9 cm“, soit près de 20 cm gagnés en perception visuelle des proportions.
Pierre-Paul Mattei poursuit : “si on veut sortir de l’archétype généraliste et suivre notre montée en gamme, ça commence par la morphologie. La nouvelle 308 ne raconte plus la même histoire. Mais nous ne pouvons pas changer cette morphologie seuls, la technique nous a aidé avec l’évolution de la plateforme EMP2-V3 ci-dessus que l’on a demandée et accompagnée.“
Pierre-Paul nous explique aussi que le design de la 308 a été en grande partie sculpté par les règles de l’aérodynamique. La ligne blanche qui ceinture la poupe de la 308 ci-dessus dévoile celle que les aérodynamiciens appellent “l’optimal aérodynamique” dicté par la soufflerie. “Pour atteindre nos objectifs sur ce thème, on a demandé aux aérodynamiciens de nous fournir, à partir des trois radians cabine, flanc et pavillon, la ligne optimale de découpe et rupture de flux, pour que nous puissions nous appuyer dessus et on a réellement construit notre style sur cette ligne.” Résultat, un SCx de 0,62 et un Cx de 0,32
Pierre-Paul Mattei affirme même “que le dessin de la partie arrière a fait économiser deux grammes de CO2. L’efficience était l’un des points incontournables du cahier des charges de la 308.” Il est vrai que le grand patron Carlos Tavares impose en priorité d’abaisser la consommation et donc de peaufiner davantage l’aérodynamique… En A, la ligne franche sur le bouclier arrière permet aux filets (en B) de ne pas créer de tourbillons en arrière de la voiture.
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La 308 est la deuxième voiture du groupe Stellantis à utiliser la plateforme EMP2-V3. L’Opel Astra qui suivra fera de même comme on le devine sur ce document du site https://www-motor1-com. Les nombreux points communs entre la future Opel et la nouvelle 308 sont :
1- capot moteur de type carrossier
2- pare-brise reculé de 10 cm
3- plateforme identique
4- travail aérodynamique arrière avec long becquet identique
sans compter une partie du vitrage, les motorisations, etc.
Pierre-Paul Mattei détaille également les flancs pour lesquels “on voulait conserver un code très Peugeot. Le flanc est lisse, sans carre, tout son caractère vient du marquage des deux saillies au niveau des ailes qui viennent se fondre en appuyant la sculpture latérale, c’est très Peugeot.” En 1 et 4, les saillies d’ailes. En 2 la souplesse du volume du flanc. En 3, l’embouti léger en bas des portes. En 5 un petit effet aérodynamique sur la GT.
La face avant est totalement inédite. “C’est l’élément le plus différenciant, sachant que la concomitance de l’emblème a eu une incidence sur le style choisi.” précise Pierre-Paul. Le capot est extrêmement plongeant sur la calandre qui fait rayonner le nouvel emblème. Ce dernier cache le radôme derrière ses 17 cm de haut. Le capot est du type carrossier comme sur la 508. “Il n’était pas question de dessiner une belle voiture pour la découper par des lignes. On a donc utilisé l’architecture du capot carrossier, et les volumes du style sophistiqués partent du capot, comme sur une Porsche. Le capot devient ainsi un élément de construction du style de la voiture.“
Seul regret dans un style travaillé dans les moindres détails – regret que nous formulions déjà sur la 508 – la jonction entre le soft-nose et l’aile avant n’est pas alignée (ci-dessus) , comme elle l’est sur une Mercedes ou… une Fiat Tipo ! Le diable se niche dans les détails ! Le capot est en aluminium, “c’est la pièce de la face avant la plus chère de la voiture avec le projecteur.“
Les projecteurs justement sont de type Matrix de 7 cm de hauteur seulement, mais lorsque ce n’est pas cette option qui est choisie, ils sont remplacés par des phares légèrement plus hauts qui prennent l’emplacement délimité ici par la petite baguette de finition, en 1.
Pour finir, Pierre-Paul Mattei conclut que “cette nouvelle 308 à une posture bien plus assise que l’actuelle 308. Le seul moyen d’offrir cette posture avec ses hanches marquées, c’était de travailler avec les équipes techniques pour augmenter le porte-à-faux latéral, c’est-à-dire de rentrer le bas de la cabine, pour avoir la possibilité de sculpter les ailes. On n’est plus du tout dans le registre de la précédente 308. Le dessin amène énormément de force à la voiture, on ajoute à ça la signature lumineuse très fine avec la nouvelle interprétation de la griffe, plus horizontale, plus tridimensionnelle, qui change de registre.“
Découvrez la nouvelle 308 sous tous les angles
et deux hybrides rechargeables de 180 et 225 ch.
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A BORD
La planche de bord est composée de trois strates, comme celles des 208 et 508 pour permettre de proposer une zone décor plus généreuse.
-1 L’écran de 10 pouces est personnalisable et l’effet 3D est accessible en niveau GT.
-2 L’écran central tactile de 10 pouces reçoit à sa base un autre écran fin dotés de six touches de raccourcis tactiles programmables: c’est l’innovation des i-Toggles.
-3 Le corps de planche intègre l’écran
-4 La partie décor peut recevoir selon les versions un habillage de vrai aluminium.
-5 Les aérateurs sont situés en partie haute pour des raisons d’efficience
La 308 offre de nombreux rangements : côté passager, de l’accoudoir jusqu’au tablier de planche, un mètre de linéaire leur est consacré. A gauche, la platine de commandes de boîte, démarrage et frein automatique se présente sous la forme d’une crosse alu à l’extrémité supérieure de laquelle se situe la recharge du smartphone par induction. Ainsi, elle ne grève pas l’espace de rangement.
L’écran central et ses i-Toggles :
-1 L’écran de 10 pouces tactile intuitif et personnalisable comme votre smartphone
-2 L’écran des i-Toggles, raccourcis personnalisables comme des applis ou des Widgets sur votre smartphone
-3 Les Toggles physiques habituels, avec leur fonction bien plus lisibles que sur 208.
