Aujourd’hui, avec la crise sanitaire liée au Covid-19, les constructeurs se mettent au service de la médecine. Mais en 1952, c’était déjà le cas. Voici un sujet que nous avions publié voici plus de deux ans, et qui revient aujourd’hui sur le devant de la scène !
Dans son histoire, General Motors a apporté des contributions significatives à l’univers qui nous est cher, notamment dans celui des dream-cars que nous vénérons. Mais ce que l’on sait moins, c’est l’apport des ingénieurs de la GM dans des domaines bien différents de ceux liés à l’automobile… Ainsi, le développement de la première « pompe cardiaque mécanique » conçue en 1952 doit beaucoup aux ingénieurs du constructeur américain. Relatons l’excellent site des archives de la GM pour replonger au début des années 1950…
Le Dr Forest Dodrill, chirurgien à l’Hôpital Harper de l’Université Wayne à Detroit, croyait qu’une machine pourrait être développée pour remplacer temporairement la fonction de pompage sanguin du cœur humain et permettre ainsi une chirurgie à cœur ouvert. Dodrill et son équipe médicale ont fait appel à un groupe de scientifiques et d’ingénieurs des laboratoires de recherches GM pour obtenir une collaboration unique qui a abouti au cœur mécanique « Dodrill-GMR », construit par GM Research Laboratories dans l’intérêt public et financé en partie par l’American Heart Association.
L’invention ressemblait alors à un… moteur à 12 cylindres avec six chambres séparées.
Fabriqué en acier inoxydable, en verre et en caoutchouc, le « cœur mécanique » utilisait des pompes à vide et à pression d’air pour faire circuler le sang dans un circuit qui allait des chambres à travers le corps du patient. Cette invention arrivait alors que le développement de la chirurgie à cœur ouvert était en cours.
À l’automne 1952, la pompe cardiaque a été utilisée avec succès lors d’une intervention chirurgicale pratiquée sur un homme de 41 ans. L’opération a duré 1h20 pendant lesquelles le cœur mécanique a été utilisé 50 minutes durant pour maintenir le patient en vie pendant que son cœur était réparé. « Nous avons parcouru un long chemin depuis la première opération cardiaque de Dodrill en 1952. Aujourd’hui, on estime que plus d’un million d’opérations à cœur ouvert sont effectuées chaque année à l’aide d’une machine cœur-poumon », a déclaré en 2002 le Dr Larry Stephenson, chirurgien cardio-thoracique de l’Université d’État de Wayne et historien de la médecine.
« Le succès du cœur mécanique de Dodrill-GMR a amorcé une vague de recherches et d’avancées médicales qui se poursuivent encore aujourd’hui. » Etonnant univers que celui des chercheurs de l’automobile…